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10/02/2016

En suspens chapitre 2 : à l'autel des peaux lisses

Antoine reste un moment quelque peu sidéré par ce qu'il vient d'entendre. Elle s'appelle Hélène et vient faire une déposition parce-qu'Antoie a disparu. Et lui ... c'est exactement l'inverse. Cela ne peut pas être une coïncidence.
Il se tortille un moment sur sa chaise et ne tenant plus en place, à la fois intrigué et perplexe, il se lève et s'approche de la porte entrouverte, sous l'oeil désapprobateur du vieux couple. Il leur fait signe de ne pas s'inquiéter pour leur faire comprendre qu'il ne cherche pas à passer avant eux.

Arrivé près de la porte, il jette un oeil discret et par chance il peut apercevoir la femme qui dépose tout en étant masqué par le battant aux yeux du policier. Elle est brune, cheveux mi-longs avec une mèche devant les yeux. Un visage agréable avec un nez assez grand mais harmonieux, triangulaire. Elle est habillée en jean, bottines et un blouson de cuir sur un chemisier blanc. Aucun doute possible, elle correspond tout à fait à la description qu'Hélène lui avait faite
quelques heures plus tôt sur MSN.
Il ne peut pas tout a à fait réprimer un sourire en constatant que la partie du chemisier

dévoilée par le blouson de cuir semble recouvrir un soutien-gorge à première vue à bonnets B. Même là-dessus elle n'a pas menti.

- Ben alors ! On espionne la police ? On écoute aux portes ? Vous savez que c'est un délit qui pourrait vous coûter cher ?

Antoine se retrourne prestement. Une policière vient juste de pénétrer dans le commissariat et n'apprécie pas le culot du visiteur. En même temps, elle semble amusée par la situation et semble prendre plaisir à l'impressionner.
Antoine n'a même pas le temps de balbutier un début de réponse : la porte du bureau s'ouvre et le policier qui interrogeait Hélène lui demande de s'expliquer.

- Euh, la porte était entrouverte et j'ai entendu que Madame venait signaler la disparition d'un homme prénommé Antoine. Il se trouve que je m'appelle Antoine. Et comme je viens signaler la disparition d'une femme prénommée Hélène, vous comprenez que j'ai été surpris.

- Attendez, c'est une plaisanterie ? Nous ne sommes pas là pour nous amuser. Rentrez tous les deux chez vous et estimez-vous heureux qu'on ne vous verbalise pas.

Hélène qui s'était levée et rapprochée tente bien d'insister et d'indiquer qu'en aucun cas, elle ne plaisante ; les deux représentants de l'ordre ne veulent rien entendre.

Mais la policière n'est pas décidée à laisser Antoine partir. Elle lui demande de pénétrer dans le bureau et de s'assoir.

Elle ferme la porte et s'approche d'Hélène.

- Vous connaissez cet homme ?
- Non, enfin je ne l'ai jamais vu. Mais cet après-midi j'ai tchatté sur l'Internet avec un homme qui   disait s'appeler Antoine.
  Et je viens justement signaler qu'il est peut-être en danger.
- Oui bon, il n'a pas l'air en danger. Est-ce qu'il vous avait envoyé une photo ou quelque chose ?
- Non. Mais ça pourrait être lui. Il correspond à la façon dont il s'est décrit dans ses messages.
- Bon, rentrez chez vous. Nous allons essayer d'en savoir plus.

Une fois Hélène partie, les deux fonctionnaires regardent Antoine de façon à la fois insistante et amusée.

La policière, tout en continuant de déambuler de long en large, passe alors à l'attaque :
- bon, vous ne croyez pas que la plaisanterie a assez duré ? Ca n'est pas bien de harceler les jeunes femmes.   Vous allez nous dire ce que vous manigancez ? Vous n'allez pas me faire croire que tout cela est le fruit du hasard.   Pourquoi avez-vous inventé cette histoire ?

- Mais, je n'ai rien inventé. Je viens vous signaler qu'une personne est peut-être en danger.

- Et moi je dis que cette dame ne voulait pas vous rencontrer et que vous avez imaginé une disparition pour la retrouver au commissariat. Vous saviez qu'elle allait réagir comme cela !

- Mais pas du tout. Tout se passait très bien quand elle a dit que quelqu'un était entré chez elle. Je ne comprends pas pourquoi elle a imaginé cela. Elle pouvait aussi bien couper la communication. Je n'ai pas ses coordonnées à part une adresse MSN et son annonce sur un site de rencontres.

Le policier qui était resté silencieux jusque-là tout en observant la scène pensivement intervient alors.
- Hum, cette dame avait l'air tout a fait sincère. Monsieur a l'air de bonne foi aussi. Et en réalité il avait peu de chances de la retrouver ici. Je ne vois qu'une explication.

Il prend visiblement un malin plaisir à faire attendre sa collègue qui montre quelques signes d'impatience. Après quelques secondes qui semblent durer une éternité, il se décide enfin :

- Voilà, je pense que vous dites vrai tous les deux. Un petit malin, un " hacker " comme on dit s'est amusé. Il a piraté votre communication pour vous faire croire qu'il était en danger. Il était peut-être jaloux du tour que prenait votre échange.
Et il doit s'amuser à vous imaginer paniqués après votre petite partie de fleurte !

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