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19/01/2016

En suspens chapitre 5 : Hélène et le gars con

Pour la énième fois, Marie-Hélène tente de relever la jolie blonde qui s'affale sur ses genoux.
Elle est mignonne avec sa petite robe légère et ses cheveux lisses et longs mais visiblement
elle n'a pas consommé que de l'alcool. A chaque fois elle somnole assise, à peine quelques
minutes,
puis les mouvements de la voiture la font retomber.

Mais ce qui perturbe et inquiète le plus Marie-Hélène, c'est que les deux hommes jeunes assis à
l'avant
de la voiture; une vieille Volvo ou une Panhard elle ne le sait pas trop, ont sans doute
ingurgité les
mêmes produits. Ils chantent d'ailleurs en étranger, une canette de bière blonde à
la main.
Le conducteur tient la sienne en dehors de la voiture à travers la fenêtre ouverte.
La route est quasi-rectiligne entourée de champs ou de prairies, avec quelques rares bosquets
par endroits,
mais la trajectoire de la voiture ne l'est pas vraiment.

Alors Marie-Hélène se rend compte qu'elle n'aurait jamais dû monter dans cette voiture, ou
même faire de l'auto-stop seule dans ce pays lointain ; mais avait-elle eu vraiment le choix ?
A cause de la très faible
circulation et de la nuit qui n'allait pas tarder à tomber, c'était sa
dernière chance de ne pas dormir seule
en pleine campagne. Et elle voyage sans tente.

La voiture s'arrête à l'intersection d'une petite route. Le conducteur fait signe à Marie-Hélène
de prendre
à droite et lui fait comprendre avec quelques mots d'Anglais que eux vont continuer
tout droit. Ne voyant
rien vers la droite à part quelques hangars, Marie-Hélène montre encore
une fois le nom de l'Auberge de jeunesse où elle compte passer la nuit en répétant
" How far ? How far ? ". Le conducteur hoche la tête
et lui montre successivement ses deux mains
ouvertes puis la main droite, les doigts bien tendus.


En espérant qu'il parle de minutes et non pas d'heures, Marie-Hélène descend de la voiture et se met en
marche
après avoir récupéré son sac à dos dans le coffre. Elle voit la voiture redémarrer en trombe et
disparaître
au lointain.


Après quelques minutes de marche qui lui ont paru durer des heures, Marie-Hélène atteint enfin
les hangars
qu'elle avait aperçus. Hangars qui en fait marquaient l'entrée d'une vaste zone industrielle.
Devant certains des bâtiments s'étendent de vastes cours encerclées par des grillages et on peut y
apercevoir tantôt des camions, tantôt des tracteurs,tantôt des caisses fermées et ce par centaines.
Il faut plusieurs minutes pour dépasser une seule de ces entreprises. La nuit est maintenant bien là,
mais bien que totalement déserte, la zone est puissamment éclairée par des lampadaires et des projecteurs
fixés aux diférents bâtiments. Un sentiment d'irréalité et de solitude plane sur les lieux et Marie-Hélène
sans vraiment savoir pourquoi en a les larmes au bord des yeux.

Soudain elle voit devant elle un vieux Monsieur qui marche d'un pas lent dans la même direction qu'elle.
Elle presse le pas et ne tarde pas à le rejoindre dans le but de se faire confirmer son chemin.
L'homme est surpris, presque apeuré par cette présence féminine inattendue mais accepte de regarder le
papier
tendu par Marie-Hélène. Après avoir ré-ajusté ses petites lunettes rondes sur le haut de son nez, il
se met
à expliquer la route à suivre. Voyant qu'elle ne comprend pas sa langue, il répète de plus en plus fort
la même chose, sans rien changer, et se met quasimment en colère devant la moue dubitative de la voyageuse.

" Hé du calme, on n'est pas là pour se faire engueuler ! " lui crie alors Marie-Hélène et elle accélère le pas
en laissant le bonhomme surpris sur place. Elle continue à marcher et sourit en pensant que le pauvre hère
n'a sûrement pas compris sa référence au bon vieux Boris Vian.


Mais que la zone est immense. Aucun immeuble d'habitation ou auberge en vue. Le sac à dos semble
peser des tonnes, presque autant que le spleen qui s'abat sur elle. Et là surgi de nulle part, un immense
gaillard blond la suit (un peu comme sur Twitter :). Il est grand, musclé, ni beau ni laid et porte un drôle

de costume beige moulant dont le pantalon s'arrête très haut au dessus des chaussures.

" Garder mon calme, garder mon calme " se dit Marie-Hélène. Il n'y a sûrement aucune raison de s'inquiéter.
Et de toutes façons, fuir un tel athlète, je n'y pense même pas.

Le blond oblong se porte à sa hauteur et se met à la regarder bizarrement sans dire un mot. Marie-Hélène a l'impression d'avoir été reçue sans plus de formalités à un casting de " L'Amour est dans le pré "
Cette homme donne l'impression de ne pas avoir vu une femme depuis plusieurs mois, voire plusieurs années.
Pour tenter de détendre l'atmosphère, elle lance un peu gênée un " Yes, do we known each other ? "
En guise de réponse, le grand blond s'approche d'elle et tente de l'embrasser en l'attrapant derrière le tête.
Il ne réussit pas à placer sa bouche totalement sur celle de Marie-Hélène qui le repousse brutalement en lui assénant un coup en remontant brutalement l'avant-bras entre elle et lui.

Surpris, il se tient la bouche et le nez. Il fait mine de reculer mais revient vers elle avec une célérité
surprenante et la fait basculer à terre en saisissant le haut du sac à dos. Il la traîne dans le même mouvement
derrière un banc public en pierre où elle s'affaisse lourdement sur la pelouse bordant le trottoir, pratiquement invisible aux yeux d'éventuels passages dans la rue.

Elle se met à hurler tandis que l'homme s'allonge de tout son poids sur elle.
Elle se prépare à rassembler toutes ses forces pour l'éjecter mais elle sent une douleur aigue sur sa trachée.
L'homme tient dans sa main droite une espèce de poing américain qui constitue la poignée d'une longue lame
qu'il presse sur le cou de sa victime.


Marie-Hélène comprend alors qu'elle ne peut absolument rien faire pour se libérer.
Et que crier ne sert à rien, il ne semble y avoir aucune vie humaine dans cet endroit.
Elle réalise alors ce qui va inéluctablement arriver et esquisse un petit rictus qui pourrait ressembler à
un sourire. Mais elle ressent surtout une immense honte.

Immense car contre toute attente, elle est excitée par cette idée. Une excitation qui lui révèle tout d'un coup
des penchants masochistes et sadiques qu'elle ne soupçonnait absolument pas.


L'homme attrape alors d'une main la ceinture du pantalon de l'infortunée, mais n'arrivant pas à la détacher,
s'impatiente un peu - les hommes ont déjà du mal avec leurs deux mains - et sans s'en rendre compte incise
légèrement la gorge de sa victime où perle une goutte de sang.
Marie-Hélène a eu très peur en sentant le couteau s'enfoncer alors elle défait d'elle-même sa ceinture
et sous le regard médusé mais un peu fier de son agresseur, qui s'écarte un peu tout en lui maintenant
une épaule à terre et l'arme sur la trachée, elle enlève ses baskets avec les pieds et retire son pantalon.

Il tente alors de l'embrasser à nouveau mais elle se détourne vivement. Fou de rage, il passe la lame sous
le tanga
en dentelle blanche et le coupe facilement en deux révélant un pubis à la pilosité étrangement
fournie pour
les canons de beauté du jour. Mais ce n'est sans doute pas le genre de gaillard à se poser ce
genre de questions.


Il défait alors à son tour sa ceinture et descend en même temps slip et pantalon révélant un sexe énorme
garni à la base de poils blonds. Marie-Hélène ne peut s'empêcher de penser qu'en d'autres circonstances,
cet
engin qui semble tout droit sorti d'un film X l'émoustillerait. Combien de fois n'avait-elle pas plaisanté
avec un ami virtuel connu sur Twitter des promontoires de #23cm ?

Mais là une peur panique la saisit et elle sait qu'elle ne pourra pas paniquer. Le grand blond s'est en effet
replacé sur elle, l'écrasant de tout son poids. Ses deux mains servant à tenir sa proie et à la menacer de la lame
effilée, il donne des coups de boutoir à la façon d'un bélier pour enfoncer la porte de la maison intime, non
sans provoquer une importante douleur.

Pour en finir, Marie-Hélène descend ses mains vers son pubis et déclenche instinctivement son dispositif d'humidification
qui aussitôt produit une douce moiteur et facilite l'entrée de son antre. Elle saisit l'énorme perche qu'on lui
tend
et la glisse en elle. L'homme a l'air d'apprécier et sourit béatement. Il commence à faire des mouvements d'avant en arrière mais sans pénétrer totalement dans le doux cocon qui lui est offert.

Marie-Hélène en veut plus. Elle veut disposer entièrement de ce membre inquisiteur. Surtout ne pas couper
la poire en deux,
ne pas faire les choses à moitié. Elle relève légèrement les genoux, cambre ses reins et
entoure l'homme de ses mains
pour l'attirer totalement dans son piège.

Un peu surpris, il se laisse faire et au moment où absolument toute sa virilité est en elle, que pas un centimètre
ne sépare les deux pubis, Marie-Hélène met en branle le Vagina Cerberus (*). Elle s'est entrainé des dizaines
de fois à
l'actionner par une contraction de certains muscles du père inné.

Avec un bruit métallique bref, les six lames aiguisées et diamantées du VC tranchent net l'objet de l'intrusion.
L'homme pousse un hurlement audible sans doute à plusieurs kilomètres et porte instinctivement les mains
sur son petit
reliquat de sexe pour tenter de stopper l'abondante hémorragie.

Marie-Hélène le repousse facilement et l'allonge sur le dos. Elle fait mine de télephoner pour demander à
l'homme hébété
de lui prêter son téléphone. Il hoche négativement la tête. Evidemment, se dit-elle, ce genre d'individu n'a pas tout compris.
Il a tout pris, mais il n'a pas Free.

La voyageuse s'accroupit alors en écartant légèrement les jambes, saisit le VC par la toison pubienne
synthétique et l'extrait de son vagin.
Elle l'exhibe fièrement au violeur en ressentant une légère honte de presque jouir de sa victoire sanglante.

Ce qui était il y a tout juste quelques minutes un membre fier et puissant ressemble maintenant à une petite
saucisse molle trempant dans une poche de sang. Elle détache avec dégoût le sac aspirabite en latex
transparent
du VC et le jette sur l'homme en lui disant en français :
- tiens ton truc d'homme, des fois que le SAMU passe et qu'il puisse te le recoudre.

Elle se rhabille, fourre le VC dans une poche, réajuste son sac à dos et reprend sa marche vers l'auberge
de jeunesse.
Par acquit de conscience, elle vérifie le niveau de batterie de son propre téléphone pour alerter
les secours.

Son iPhone ne s'allume même plus. Apple va faire une victime de plus.

Mais voici que reprennent les vibrations. Marie-Hélène ne sait plus si elle marche ou si elle est ballotée,
allongée.
Elle ouvre les yeux mais ne voit rien. Elle tente de bouger mais elle a les mains liées dans le
dos. Le moteur qui ronronne ne lui laisse aucun doute. Elle sort d'un rêve sanglant pour tomber
dans un cauchemar, bien réél lui.
Les yeux bandés, baillonée, ligotée elle a été jetée dans le coffre d'un voiture qui la conduit
elle ne sait où.


(*) Vagina Cerberus ou VC, dispositif anti-viol et de contraception masculine définitive, premier prix
au Concours LesPines 2006.

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