13/01/2016
En suspens chapitre 8 : L'empire d'essence
Perdu dans ses pensées, Mathias n'aperçoit qu'au dernier moment les feux stop de la camionnette qui le précède. L'esprit et le corps engourdi, il lui semble qu'il met un temps infini à trouver la pédale de frein.
Quand enfin il la trouve, il la presse de toutes ses forces et se sent projeté vers l'avant tandis que le
clac-clac typique de l'ABS se fait retentir. La 507 s'arrête à deux centimètres du pare-choc du véhicule de devant. Un chat s'enfuit prestement sans doute sans savoir qu'il vient d'échapper à une mort certaine.
De l'arrière de la voiture, les cris de douleur étouffés de Marie-Hélène lui parviennent. Elle a dû être violemment projetée contre l'avant du coffre et les objets transportés.
Il est tenté un moment d'aller voir si tout va bien pour elle, mais il repense à ce qu'elle lui a fait subir et il redémarre et reprend sa route. Il se souvient de sa rencontre avec elle comme si c'était hier.
Il était en déplacement professionnel près de Lyon et était descendu dîner au restaurant de l'hôtel Mercure.
Ce soir là, installé sur une banquette, attablé à une table pour deux personnes, il contemple la salle et l'ambiance typiquement lugubre qui règne dans ces lieux un soir de semaine.
A part les rires provenant d'une tablée de trois hommes en costume, la cravate dénouée après leur journée de travail, que des hommes seuls lisant un journal ou tapotant sur leur téléphone, en évitant de croiser les regards de leurs voisins.
Où peuvent bien être les femmes ? Elles ne font pas de voyages d'affaire ? Mais Mathias le sait bien, elles n'ont aucune envie d'être la proie de tous ces hommes libres pour la nuit et disposant d'une confortable chambre avec lit queen-size, mini-bar et salle de bain avec baignoire. Elles préfèrent rester dans leur chambre, commander une salade et un verre de vin rouge, et manger en regardant le journal télévisé.
Les hommes pourront toujours se rattraper et faire un peu d'exercice en regardant un ou deux films X sur un canal vidéo, après s'être assurés à l'accueil que cela n'apparaîtra pas sur leur note.
C'est alors que déjouant ses pronostics, il voit arriver une femme seule à l'entrée du restaurant.
Et une plutôt sexy d'ailleurs. En blouson de cuir porté sur une jupe mi-cuisses dévoilant de jolies
jambes, collants noirs et escarpins dito à talons hauts. Elle parcourt le restaurant et semble jauger
tous ces hommes pour choisir sa place avant de s'installer près de Mathias à la table voisine mais
sur la même banquette. Mathias est un peu surpris de la voir s'installer assez près de lui alors qu'elle avait beaucoup d'espace pour s'isoler un peu plus.
Il ne peut s'empêcher de la regarder discrètement tout en entamant sa demi-bouteille de vin en attendant qu'on lui serve l'entrée.
- Vous m'offriez un peu de votre vin avant que je ne commande le mien ?
Mathias s'éxecute en grognant un " avec plaisir ", tout surpris qu'il est par l'audace de sa voisine
qui s'est rapprochée tout près de lui. Et qui colle littéralement sa cuisse à la sienne en dégustant
le liquide rouge.
- Vous devez me trouver sans-gêne. Mais en réalité c'est de la timidité. J'ai horreur de manger seule dans ces cantines d'hôtel en semaine. Et puis je n'aime pas non plus ... non rien.
- Vous n'aimez pas quoi ?
- Non rien. Ma pensée a failli se transformer en paroles. Mais c'est des choses qui ne se disent pas.
En tous cas pas avant quelques verres de plus.
Et en disant cela, elle arborait un sourire mutin plein de sous-entendus.
Piqué au vif et plutôt émoustillé, Mathias était bien décidé à creuser la question.
- Alors je vous ressers un verre de vin de suite. Je veux absolument savoir, vous en avez trop dit.
- Non, non. En plus je vois que vous êtes marié, ça ne serait vraiment pas raisonnable.
- Oui, en effet. Je n'ai pas de chance ce soir on dirait. Il m'arrive de ne pas porter mon alliance
car elle me serre un peu.
- Ben voyons, un peu comme ton pantalon j'ai l'impression. Je me trompe ?
Et en disant cela, elle pose la main sur la cuisse de Mathias et la remonte tout doucement
sur son entrejambe, surgonflé comme un pneu Michelin avant un trajet autoroutier.
Tout excité, il se laisse faire et dit : là je crois que tu peux me le dire, non ?
- Oh c'est tout bête. Je n'ai pas trop l'habitude des déplacements professionnels. Ces hôtels standardisés me dépriment, même s'ils sont très propres et confortables. Bref, je n'aime pas dormir ... seule. Tu viendrais regarder un film avec moi dans ma chambre ?
- Oui, pourquoi pas. Juste regarder un film ?
- ça on verra bien.
Elle avait prononcé la dernière phrase avec le sourire çà la fois mystérieux et plein de promesses qui convient.
Une bouteille de vin supplémentaire bue et 2 salades de gésiers avalées, les voilà dans la chambre
de Marie-Hélène. Un lecteur DVD est déjà branché sur le téléviseur à écran plat. Elle lance le film
en demandant :
- j'ai mis un film plutôt sensuel, tu n'as rien contre ?
- Non, bien sûr. Même si je ne suis pas un grand amateur de films X.
- Oui, les hommes disent tous ça. Mais ça n'est pas un film de boules. C'est " L'empire des sens ", un film japonais de Nagisa Oshima, tu connais ?
- Euh non, je ne suis pas très japonais non plus. Mais oui, pourquoi pas ?
- J'ai déjà vu ce film tant de fois. A chaque fois il me donne des idées de jeux érotiques. Tu veux bien jouer avec moi ? Je suppose que oui, sinon tu ne serais pas venu ici ? Je veux que tu te déhabilles pour moi et t'allonge nu sur le lit. Je te regarde faire.
Et elle va s'assoir sur le fauteuil au bord du lit, en croisant bien haut les jambes. Tandis que commencent à défiler les images plus que suggestives du film assortis des dialogues nippons, Mathias s'éxécute et ôte un par un ses vêtements. Quand il ne porte plus que son boxer, il est un peu gêné par son érection qui semble amuser Marie-Hélène. Il s'allonge sur le dos et fait glisser son boxer sur ses jambes pour se retrouver finalement totalement nu.
- Et toi tu vas rester assise à me regarder ? C'est un peu intimidant comme situation.
- Patience. Je vais me dévêtir doucement pour toi. Mais nous avons le temps. Il reste encore près d'une heure de projection. A la fin, nous pourrons passer aux choses vraiment intéressantes. Mais je veux que tu sois dur et que ça dure, que ça dure très longtemps, vraiment très longtemps. On m'a donné un produit japonais qui fait des miracles. Il décuple les sensations et prolongera ta belle rigidité pendant plusieurs heures. Es-tu prêt à essayer ? Il ne faut pas avoir peur des piqures, bien sûr.
- Décidemment, tu fais tout en japonais. Je te connais à peine. Qu'est-ce qui me prouve que ce produit ne va pas me faire du mal, ou pire. Et puis je n'ai pas besoin de ça tu sais.
- Rien en effet. C'est pas grave dans ce cas. On finit de regarder le film et après tu retournes dans ta chambre. C'était peut-être une mauvaise idée finalement.
Mathias esquisse alors un mouvement pour tenter de se rapprocher d'elle. Elle l'interrompt aussitôt avec un ton sec et cassant, qui tranche très nettement avec sa façon de parler juste un peu avant.
- Ne bouge pas ! Si tu n'as pas envie de rentrer dans mon fantasme, je le comprends tout à fait. Tu remets tes habits et ...
- Bon, d'accord. Je suis ton jouet. Fais de moi ce que tu veux. On ne peut rien refuser à des jambes
pareilles. Mais tu sais bien faire les piqures au moins ?
Elle se lève alors sans dire un mot en lui faisant signe de se taire. Elle prépare soigneusement
la seringue, l'emplissant d'un produit jaunâtre et évacuant les bulles d'air. Elle se rapproche du lit,
saisit délicatement la verge exacerbée de Mathias de la main gauche et injecte le liquide à la base
du membre. Cela semble durer une éternité pour le piqué car l'entrée du produit est loin d'être indolore.
La jeune femme se rassoit sur le fauteuil et observe d'un air intéressé l'érection de plus en plus proéminante de l'homme allongé nu. Au bout de cinq à dix minutes, elle se lève et se met à préparer une deuxième injection.
Devant l'air étonné de Mathias, elle lui dit :
- Ne t'inquiète pas. Pour que l'effet soit total je dois te faire aussi une piqure dans le bras. Celle-là ne fait pas mal du tout. Imagine comme cela va être bien après quand je vais me déshabiller et bien m'occuper de toi.
Et pour mieux amadouer sa victime consentante, elle fait glisser sa main gauche tout le long du membre turgescent en caressant doucement l'engin depuis les boules jusqu'au gland. Puis elle lui attrape le bras et lui injecte le second liquide dans le biceps.
- Maintenant on regarde la fin du film et je m'occupe de toi de la même façon mon petit chéri.
En prononçant ces mots, elle arbore un sourire quelque peu narquois qui n'augure rien de bon.
Mathias avait un peu oublié le film tout en voyant se dérouler sans vraiment les regarder des scènes de sexe relativement osées. Il reporte son attention sur l'écran et voit l'héroine se saisir d'un lacet et entreprendre d'étrangler son amant, qui se laisse faire sans réagir. Au départ, il croit qu'il s'agit d'un simple jeu sexuel mais la japonaise ne relâche pas son étreinte et continue de serrer jusqu'à ce que l'homme soit pris de soubresauts, change de couleur et s'affaisse visiblement mort !
- Quand tu dis que tu vas t'occuper de moi de la même façon, tu ne comptes quand même pas m'étrangler ?
- Chut ! Non, je n'aurai pas besoin de t'étrangler. Et puis ça ne serait pas une punition suffisante pour un salaud de ton espèce. C'est la suite qui est intéressante, regarde bien. Et puis tu as vraiment un beau sexe, il sera le clou de ma collection.
- Tu ne ... serais pas ... un peu bizar..
Mathias s'aperçoit avec effroi qu'il n'arrive presque plus à parler. Cette histoire commence à l'effrayer.
Il veut alors se relever et il est pris d'une soudaine terreur. Il ne peut absolument plus esquisser le moindre mouvement.
- Eh oui. La première piqure a donné cette belle pose dure à ton membre. Mais la deuxième te paralyse totalement pour au moins deux ou trois heures. Malheureusement, elle n'a pratiquement aucun effet anesthésiant. La suite risque de te faire un peu mal. Et l'hémorragie ne va pas te tuer si rapidement.
Sur l'écran de télévision, la dame a saisi un énorme couteau de boucher. Elle l'approche du sexe de l'homme décédé, et le saisissant de la main gauche, elle tranche presque en seul mouvement la verge du cadavre à la base de la hampe. Tandis que jaillit le sang de son compagnon, elle introduit l'organe dans son antre et commence à se rhabiller pour s'en aller avec ce souvenir encore chaud entre ses cuisses.
Marie-Hélène s'approche alors de Mathias en tenant un poignard. Fasciné par le film, Mathias ne l'a pas vue sortir l'arme. A son tour, elle frôle le membre rigide du tranchant de la lame, tantôt à la base de la hampe, tantôt en passant sous les testicules.
- Hum,voyons. Est-ce que je ne prends que la verge ? Cela serait plus pratique si je veux me promener avec elle entre les jambes. Ou bien je fais un "package" comprenant ces couilles bien lisses ? Cela serait du meilleur effet sur ma cheminée dans un bocal de formol puisqu'elle n'est pas fort molle.
Sous le regard terrorisé et impuissant du pauvre homme, elle semble se décider pour la première solution et commence à couper la base de l'organe avec la pointe du couteau. Aussitôt une petite goutte de sang perle sur le cylindre de chair et une douleur intense paraît traverser le regard de Mathias.
Soudain, on frappe violemment sur la porte de la chambre.
- Bonsoir, c'est l'accueil. Tout va bien ? On nous a signalé des bruits ... bizarres.
- Oui, oui tout va bien merci, répond Marie-Hélène.
- Vous pouvez ouvrir s'il-vous-plaît ? Je dois vérifier.
- Je ne peux pas Monsieur, je ne suis pas habillée. Si vous voulez je passe en bas dans 5 minutes.
- Oui, s'il-vous-plaît. Sinon nous allons devoir appeler la gendarmerie.
La jeune femme sort alors à nouveau une piqure de son sac, saisit le bras de son otage, et tout lui injectant le somnifère lui minaude sur un ton calin :
- Qui c'est qui va faire un gros dodo et se réveiller sans son gros doudou ?
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